Des plantes contre les infections : pour éviter le recours systématique aux antibiotiques

Les antibiotiques ont été très utiles, et le sont encore, pour le traitement de grandes maladies comme la tuberculose, la diphtérie et d'autres infections bactériennes. Mais ils ont aussi été prescrits pour lutter contre des pathologies banales ou même des maladies d'origine virale. Les bactéries ont dès lors développé des résistances et les antibiotiques n'arrivent plus guère à les détruire : le spectre d'une bactérie super-résistante crée de l'inquiétude !

Si quelques plantes médicinales parviennent à vaincre diverses infections, elles ne peuvent pas se substituer aux antibiotiques pour le traitement de pathologies graves comme la pneumonie bactérienne. Parmi les affections respiratoires, qui représentent environ 65 % de l'ensemble des infections, il faut citer la bronchite qui est surtout d'origine virale. Les antibiotiques souvent administrés ne servent à rien, alors qu'il existe des médicaments à base de plantes efficaces. C'est le cas des extraits de géranium du Cap, dont l'action antivirale est établie. Des médicaments à base de diverses associations de plantes, comme thym et lierre ou primevère et lierre, peuvent aussi venir à bout des bronchites ou sinusites. Une nouvelle approche combine des huiles essentielles avec des antibiotiques pour booster l'action de ces derniers et réduire ainsi leur quantité.

Contre les pathologies urinaires (19 % de l'ensemble des infections), le recours aux antibiotiques est la thérapie de choix, bien que ce soit souvent les bactéries responsables de ces infections qui développent des résistances. Un extrait de fleurs de capucine et de racine de raifort ne provoque pas de résistance et peut, dans certains cas, se substituer à un antibiotique classique. Le jus de canneberge et le mannose (un sucre naturel non assimilable) préviennent ou traitent les cystites.

On peut aussi faire appel aux plantes médicinales, par exemple à l'huile essentielle de l'arbre à thé contre les infections gynécologiques et dermatologiques. Beaucoup d'autres plantes sont encore citées avec la manière de les employer, les doses à utiliser et les effets secondaires ou interactions médicamenteuses possibles. Les plantes médicinales ne remplacent pas les antibiotiques, mais leur utilisation judicieuse contribuera à en faire baisser la consommation.

L'auteur

Le professeur Kurt Hostettmann est docteur ès sciences et professeur honoraire aux universités de Genève et Lausanne. Il s'intéresse aux plantes médicinales et aux phytomédicaments. Sa renommée est internationale : il est l'auteur de plus de 650 publications scientifiques et de vingt livres dont certains ont été traduits en japonais, chinois, indonésien, farsi, espagnol et portugais.