La greffe des arbres fruitiers
- 21 mars 2022
- Jardinage
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Qu’est-ce qu’une greffe fruitière ?
La greffe fruitière est une méthode de multiplication végétale. C'est l’action d’unir deux végétaux pour en former un seul, qui possédera des caractéristiques bien particulières. D’une première plante, on prend le tronc et le système racinaire, qu’on appelle “porte-greffe”, et d’une seconde plante, on prendra un bout de rameau d’une variété fruitière bien choisie que l'on veut voir se développer, appelé “greffon”.
Il est également possible de pratiquer des greffes ornementales (greffer un rosier sur une ronce), mais dans cet article, nous resterons focaliser sur la greffe fruitière.
Pourquoi greffer ?
- Pour multiplier ou conserver la variété d’un arbre fruitier. En effet, à l’inverse d’un semis de pépin qui donnera un arbre issu d’un croisement de deux patrimoines génétiques (le pollen d’un arbre féconde les fleurs d’un autre arbre) et dont nous ne pouvons pas prédire les caractéristiques, la greffe donnera un clone de la plante d’origine. C’est l’assurance de conserver les caractéristiques du fruit (forme, couleur, résistance aux ravageurs, précocité, etc.)
- Exemple : pour avoir chez soi le même pommier que celui qui pousse dans le jardin de sa grand-mère.
- Pour donner un avantage au greffon. Le porte-greffe peut conférer son adaptation à un terroir (sol calcaire, sec ou gorgé d’eau), ou sa résistance à certaines maladies.
- Les pêchers n’aiment pas les sols calcaires, on les greffe le cas échéant sur de l’amandier ou du prunier Saint-Julien
- Pour calibrer par anticipation la taille adulte d’un arbre (pour un jardin plus petit, pour récupérer les fruits sans échelle…) en choisissant bien la vigueur du porte-greffe.
- Exemple : pour avoir un petit pommier, on greffe sur le porte-greffe “EM 9”, mais pour avoir un grand pommier, on greffe sur “franc”, c’est-à-dire un porte-greffe issu d’un pépin de pomme.
- Pour augmenter une production.
- Exemple : greffer une variété de tomate sur “Petit Moineau” (Lycopersicon pimpinellifolium) qui est un porte-greffe très vigoureux et résistent au mildiou et à l'oïdium
- Pour rendre productif un arbre sauvage existant.
- Exemple : un jeune merisier pousse naturellement en lisière de forêt, on peut greffer dessus une variété qui donnera des grosses cerises bien sucrées.
De plus, la greffe fruitière offre quelques opportunités :
- Il est possible de greffer plusieurs variétés sur un même arbre
- Exemple : si notre unique cerisier (variété Burlat) pousse tout seul dans un rayon de 200 m, la pollinisation des fleurs sera mauvaise. On peut alors greffer sur notre cerisier une branche d’une variété pollinisatrice (variété Hedelfingen).
- Il est possible de créer des “multi-plantes”
- greffer une tomate sur un plant de pomme de terre
- greffer tomates et aubergines sur un arbre de la famille des Solanacées (voir cette impressionnante vidéo en italien : https://www.youtube.com/watch?v=AMTQeiLxABg)
Comment fonctionne la greffe ?
Pour que le porte-greffe et le greffon se soudent entre eux, il faut mettre en contact des zones bien précises de leur tissu. Le cambium est la gaine où les cellules de l’arbre se multiplient, permettant sa croissance. On veillera à positionner le cambium du greffon dans la continuité du cambium du porte-greffe. Ainsi, la soudure entre les deux plantes pourra se faire.
Quand greffer ses arbres fruitiers ?
Il existe différent moment de l’année pour greffer, cela dépend de la technique utiliser et de l’espèce greffée.
- Pour le pommier ou le poirier, la période est mars/avril, juste avant le débourrement.
- Pour les agrumes, cela se fait de mi-août à septembre.
Un bon livre sur le sujet présentera un tableau des époques de greffage.
Quelle est la meilleure technique pour greffer ?
Il existe une vingtaine de techniques de greffe utilisées couramment, mais il n’y a pas une technique universelle qui marcherait en toutes circonstances. Le choix d’une technique dépend de plusieurs paramètres :
- le diamètre du porte-greffe ou du greffon
- l’espèce greffée
- l'époque de l'opération
Certes, il existe des techniques plus facile que d’autres comme la greffe “à l’anglaise compliquée”. Il existe des techniques plus utilisées par les pros comme la greffe en incrustation.
Pour ceux qui souhaiteraient pratiquer la greffe de manière occasionnelle ou intensive, il existe aussi la pince à greffer. Un outil très efficace, rapide d’utilisation et d’une simplicité extrême.
Sélection des meilleurs livres sur la greffe
LIVRE : J’apprends à greffer mes arbres fruitiers
Un livre aussi bien pour les néophytes que pour les amateurs, écrit par Alain Pontoppidan, un passionné des arbres également formateur et journaliste. Il présente les différentes techniques de greffe à l’aide de nombreuses photos en gros plans.
Le livre présente un tableau récapitulatif des époques de greffes et des différents porte-greffes.
C’est un livre complet qui permet de devenir autonome sur le sujet.
LIVRE : Le greffage et la plantation des arbres fruitiers
C’est le livre des pros, écrit par Evelyne Leterme, la directrice du Conservatoire Végétal d’Aquitaine et illustré par Jean-Marie Lespinasse, un autre spécialiste de l’arboriculture fruitière.
Ce livre présente de très nombreuses techniques, accompagnées d’explications plus poussées. il est illustré par des photos en gros plan et des schémas très précis. On y trouve un tableau recensant de très nombreux porte-greffes et leur caractéristiques. Le livre comporte également un chapitre sur la plantation des arbres fruitiers.
LIVRE : De greffes en greffes, la forêt fruitière
Un ouvrage passionnant sur les résultats d’une vie de recherches en matière de greffage végétal en milieux naturels. Le philosophe-poète-écrivain Maurice Chaudière, passionné par la recherche d’une vie plus en lien avec la nature, est devenu pionnier dans l’art de rendre productifs les friches, landes, causses et garrigues, en pratiquant la greffe sauvage.
Son livre en deux parties aborde dans un premier temps la philosophie de la greffe et du greffeur, et dans un second temps des techniques de greffes et des résultats étonnant : greffer un olivier sur un frêne, un châtaigner sur un chêne vert, un abricotier sur un prunellier, un pistachier sur térébinthe...
De ce que j’ai pu constaté, tous ceux qui ont lu ce livre ont attrapé le virus de la greffagite aigue : ils se mettaient à greffer tout, partout et tout le temps ! Un ouvrage qui donne une sérieuse envie de passer à la pratique !
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